Palestine

Depuis le 7 octobre 2023, plus de 69 000 personnes ont été tuées, dont 20 000 enfants, selon le ministère de la Santé à Gaza. Le nombre réel de morts est plus élevé, car de nombreuses personnes sont ensevelies sous les décombres des hôpitaux, des écoles et des maisons, ou sont mortes faute de soins. Depuis deux ans, la population de Gaza subit des déplacements forcés, répétés et massifs, est bombardée, privée de soins, d’eau et de nourriture, dans une guerre génocidaire menée par l’armée israélienne en toute impunité. 

Le système de santé a été méthodiquement détruit : plus aucun hôpital n’est entièrement fonctionnel dans la bande de Gaza, seuls 14 sur 36 le sont encore partiellement et plus de 1 700 travailleurs de santé ont été tués, dont 15 membres de MSF.  

Depuis deux ans, la privation de nourriture dans la bande de Gaza a été utilisée comme une arme de guerre par l’armée israélienne, qui contrôle et entrave systématiquement son entrée dans le territoire. 98,5% des terres agricoles ont également été détruites, selon les Nations unies. Le 22 août, la famine a été déclarée par l’IPC, dispositif onusien d’évaluation des crises alimentaires, dans plusieurs zones de la bande de Gaza, notamment Gaza-city. Depuis, la situation s’est légèrement améliorée mais la population de Gaza n’a toujours pas accès à de la nourriture en quantité et qualité suffisantes. 

Une personne opérée a besoin de plus de calories pour guérir, particulièrement de protéines. Dans les hôpitaux où MSF soigne les blessés et les brûlés, les plaies cicatrisent difficilement en raison du manque de nourriture. Les tissus ne se reconstruisent pas, les plaies pourrissent. Cela conduit parfois à des amputations qui auraient pu être évitées. 

La population de Gaza a été déplacée de force à de nombreuses reprises, forcée de s’entasser dans une zone de plus en plus réduite. Les personnes déplacées survivent dans des abris de fortune, dans les rares écoles encore debout ou même à ciel ouvert, au milieu des décombres, des ordures et des égouts qui débordent.  À l’approche de l’hiver, sans amélioration immédiate de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement, des abris et de la nourriture, le risque de décès liés à des maladies évitables est très élevé. 
Alors qu’un cessez-le-feu est entré en vigueur le 10 octobre 2025, MSF est témoin de violations répétées : le 29 octobre, ses équipes présentes dans les hôpitaux Al Aqsa, Nasser et Al Shifa ont soigné 193 patients gravement blessés lors d’attaques menées par les forces israéliennes. 49 personnes étaient déjà mortes à leur arrivée à l’hôpital.

Ce cessez-le-feu doit être respecté et durable afin d’arrêter les massacres de civils. L’aide humanitaire doit être autorisée à entrer massivement et sans entrave à Gaza.

Ce que fait MSF à Gaza :

• Les équipes de MSF continuent de fournir des soins vitaux à Gaza, de chirurgie orthopédique, prise en charge des brûlés, médecine générale, prise en charge de la malnutrition, soins psychologiques, kinésithérapie, etc.  À Khan Younès, MSF soutient l'hôpital Nasser et gère trois centres de santé. L'organisation soutient aussi le service des urgences et assure le suivi médical des blessés à l'hôpital Al-Aqsa ; elle gère également deux hôpitaux de campagne à Deir Al-Balah où elle fournit des soins chirurgicaux, ambulatoires, de kinésithérapie et de prise en charge des patients gravement brûlés. MSF a également repris partiellement ses activités médicales à Gaza-ville après le cessez-le-feu, et a soigné plus de 500 blessés en une semaine. MSF continue de soutenir la maternité de Al-Helou et l’hôpital Al-Shifa, et distribue de l’eau potable à la population déplacée qui revient dans la ville.
• En août 2025, MSF distribuait près de 1,9 million de litres d’eau par jour. La production et la distribution d’eau par MSF ont été réduites en septembre en raison de l’incursion israélienne dans la ville de Gaza. Le 15 septembre, les forces israéliennes ont tiré sur un camion-citerne MSF clairement identifié alors qu’il distribuait 10 000 litres d’eau potable dans le quartier de Sheikh Radwan, à l’est de la ville de Gaza.

MSF fournit des soins à Gaza depuis plus de 20 ans. Aujourd’hui, elle compte plus de 1 000 employés dans l’enclave, dont une trentaine d’internationaux.